De nos jours, nous sommes confrontés au phénomène du vieillissement de nos parents et de leur perte progressive d’autonomie. Autrefois, au Liban, les personnes âgées avaient leur place dans la famille. D’ailleurs, l’idée même de les placer dans un centre d’accueil n’était pas courante. «Les parents se sont occupés de leurs enfants, donc aux enfants dorénavant de s’occuper de leurs parents».
Vu les contraintes quotidiennes de la vie moderne, le couple se trouve souvent absent du foyer, ayant à se conformer aux exigences de plus en plus accrues du marché du travail. D’où une décision difficile qui s’impose, celle de placer les personnes âgées dépendantes dans un milieu spécialisé et adapté.
Malheureusement, ce passage constitue une rupture qui pourrait avoir des effets traumatisants dus à leur fragilité émotionnelle. Il faut admettre que ces difficultés s’amplifient éventuellement pour des raisons multiples dont la barrière linguistique, le sentiment d’abandon, la perception de déracinement, etc.
Ainsi est-il de notre devoir moral que cette transition se fasse «en douceur», dans un environnement leur offrant des repères et des attaches qui leur sont déjà familiers.
Par conséquent, la question suivante s’impose: n’est-il pas grand temps pour la communauté libano-canadienne d’oeuvrer pour la création d’un tel centre d’accueil pouvant remédier à cette situation? Un centre dont la mission serait de prendre nos aînés en charge, les encadrer et les accompagner tout en préservant leur dignité et respecter les valeurs dans lesquelles ils s’identifient!