
La logique veut que le président de la république libanaise (étant chrétien selon la Constitution) ait une base populaire non négligeable (comme c’est le cas pour la présidence de la chambre accordée au chiites et la présidence du conseil des ministres accordée aux sunnites, où les deux présidents ont une large assise populaire chacun au sein de sa communauté).
Mais la logique politique de quelques courants ou politiciens non-chrétiens s’oppose à la logique
C’est une logique saine et acceptable, mais la question logique qui se pose est la suivante : cet aspect national et patriotique s’applique-t-il aux deux autres présidences ?
Si oui, comment les présidents du conseil et de la chambre concilient-ils entre leur force communautaire et l’aspect patriotique et national ? Comment cette logique s’avère valable pour ces deux présidences et non pour celle de la république ? La réponse serait que ces deux présidences ne sont pas représentatives nationalement, mais seulement communautairement ! Si elles l’étaient nationalement, les deux présidents seraient issus de deux communautés les moins représentatives !
Si elles sont vraiment représentatives, alors il n’y aurait aucune raison à ce que le président de la république soit fort au sein de sa communauté et représentatif de tous les libanais, à l’instar des deux présidences.
En réalité, il existe une différence politico-stratégique profonde entre le Général et le Docteur. Et leurs différents alignements avec les sunnites ou les chiites ne fait qu’empirer les choses. Bien qu’ils soient les deux chrétiens les plus forts, ils sont récusés par tous les non-chrétiens, même par leurs alliés. Le Hezbollah n’a pas encore appuyé publiquement la candidature de Aoun, et le Courant du Futur n’a accepté la candidature de Geagea qu’après un chassé-croisé qui a duré jusqu’à deux jours avant la première session.
Ceci a ouvert la porte à bon nombre de candidats chrétiens rêvant de pouvoir et pleins d’orgueil. Si le Liban était un pays laïc où le président est élu par le peuple, on aurait parlé autrement, car le peuple aurait fait son choix et le président serait alors représentatif de la majorité des libanais.
Or, dans la conjoncture actuelle, si Aoun ou Geagea ne sont pas élus, celui qui deviendra président de la république sera la résultante de compromis politiques aux dépens de la grande majorité des chrétiens et aux dépens de leurs droits et sentiments. Malgré certaines réserves que nous avons vis-à-vis de quelques-uns de leurs agissements, nous pensons que le principe est vrai car ils ont une assise populaire très vaste.
Si nous demandons aux libanais ici au Canada leur avis concernant les noms des autres candidats tels que Abdallah Farhat, Wadih el Khazen, Ziad Baroud et Jean Obeid, la réponse directe est que la majorité des libanais ici ont refusé Micheal Daher car c’était l’homme de la Syrie imposé lors de l’occupation syrienne, alors comment vont-ils accepter la même chose, c’est-à-dire un président imposé par l’extérieur sans représentation aucune, alors qu’actuellement le Liban n’est sous aucune occupation ? Lorsqu’un des ambassadeurs a demandé à l’ex-ministre Joumblat comment il appuyait Jean Obeid homme de la Syrie au Liban et collaborateur, ce dernier a répondu que la plupart des hommes politiques au Liban étaient des collaborateurs du régime syrien. Et ceci n’est point une justification donnée par Joumblat pour Jean Obeid ou pour n’importe q