ANI - La Résidence des Pins a ouvert ses portes lundi pour recevoir un grand nombre de personnes venues célébrer le 14 juillet, fête nationale française, à l'invitation de l'ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli. "Je suis heureux de vous accueillir à la Résidence des Pins pour notre fête nationale qui célèbre les valeurs universelles de liberté, d'égalité et de fraternité," a signalé le diplomate, notant que la Résidence des Pins était la "maison des Libanais tout autant que des Français et, plus généralement, celle de tous les amis du Liban." |
M. Paoli a surtout souligné, dans son mot, l'engagement de la France envers le Liban.
"Même dans les phases de grande tension, nous sommes restés présents à Tripoli; l'Institut français et le lycée Lamartine n'ont jamais fermé, nos projets se sont poursuivis (réhabilitation de la Citadelle et du centre-ville, lancement, avec la municipalité, d'un centre de formation professionnelle pour les jeunes de la ville). Nous avons célébré, le 26 juin dernier, le quinzième anniversaire de l'Institut français de Baalbek par un concert," a-t-il indiqué.
Les liens, surtout culturels, primant la francophonie au Liban, ont de même été évoqués dans l'allocution de l'ambassadeur.
Il a alors parlé des exploits de l'auteur libanais Amine Maalouf, un, désormais, Immortel à l'Académie française; il a mentionné le mois de la francophonie, la fête de la musique, la diffusion de films français et la publication d'un nombre de quotidiens libanais en langue française.
Le diplomate n'a pas omis de braquer les projecteurs sur la contibution de la France au développement du Liban.
"La solidarité de la France avec le Liban, c'est la participation au développement des infrastructures, dans les domaines de l'eau, de l'éducation, de l'environnement, par les engagements de l'Agence française de développement (plus de 1,2 milliards de dollars depuis 1998), ou encore la contribution française de 10 millions de dollars au Trust Fund de la Banque mondiale pour à financer des programmes de lutte contre la pauvreté. La France appuie l'Etat libanais dans des projets au service des habitants. Nous n'oublions pas la question des réfugiés syriens qui pèse très lourdement sur le pays. Ces réfugiés ont parfois tout perdu, sauf l'espoir de pouvoir un jour rentrer chez eux. Je salue l'aide que leur apporte le Liban et, à ses côtés, les Nations Unies, en particulier le HCR. La France, dans le cadre de l'Union européenne et de sa contribution aux organismes onusiens, mais aussi à titre national, prend sa part pour aider le Liban face à cet afflux sans précédent. Ces efforts, sont insuffisants. Il faut une mobilisation accrue de la communauté internationale. Mais la seule solution durable à la crise en Syrie est politique. La France n'a cessé d'y appeler," a-t-il dit.
M. Paoli a ensuite rappelé le soutien français aux forces armées libanaises "en mettant en oeuvre le plan d'équipement en matériel financé par un don de l'Arabie saoudite", sans oublier de préciser la présence d'un contingent français au sein de la Finul.
Il a également affirmé que Paris s'est mobilisée en faveur du pays du Cèdre, jusqu'à la création du Groupe International de soutien, sous l'égide du Secrétaire général des Nations Unies, pour exprimer le plein appui du Conseil de sécurité, celui des cinq membres permanents, unis pour le Liban, aux institutions de ce pays.
"Collectivement, nous avons consolidé un consensus international en faveur de l'unité, de la stabilité et de la souveraineté du Liban. La réunion du GIS à Paris le 5 mars a confirmé et renforcé ce consensus, au moment même où venait de se former un gouvernement d'intérêt national au Liban. La formation de ce gouvernement conduit par Tammam Salam, doté d'une large confiance au parlement, a permis la remise en marche des institutions: Le gouvernement a pris des décisions courageuses, attendues des Libanais, notamment en votant un plan de sécurité qui a permis à Tripoli de recouvrer le calme, après des violences meurtrières. Parallèlement, on a assisté à la reprise du travail parlementaire," a-t-il maintenu.
M. Paoli a laissé savoir que la vacance à la tête de l'Etat menaçait le dynamisme du travail institutionnel, notant que le bon fonctionnement des institutions était une condition nécessaire pour permettre au Liban de faire face aux défis qui le guettent.
"Il est donc crucial que le Liban se dote d'un président soutenu par tous, capable de diriger le pays en le maintenant autant que possible à l'écart des tensions liées aux conflits syrien et irakien. La France n'a ni candidat, ni favori, ni veto. Mais elle souligne l'urgence de l'élection présidentielle, selon la Constitution, en attendant les autres échéances institutionnelles, notamment le rendez-vous des législatives," a-t-il conclu.