
Cette histoire explique ce qui suit :
Des Libanais parlent de principes mais acceptent les exceptions à la règle.
Des libanais veulent un état de droit mais tolèrent l’abus de droit.
Des Libanais veulent l’application de la loi mais défendent ceux qui la violent.
Des Libanais veulent la reforme mais justifient la corruption.
Des Libanais veulent la paix mais encouragent les combattants.
Des Libanais veulent la modernisation de l’État mais veulent garder le confessionnalisme.
Des Libanais veulent arrêter les pots-de-vin dans la fonction publique mais ils sont les premiers à chercher un piston.
Des Libanais veulent l’application du code de la route mais ils sont les premiers à recourir à un haut placé pour qu’il arrange le gendarme.
Des libanais fument sous une pancarte de défense de fumer, se garent juste à côté d’un « stationnement interdit », conduisent en sens interdit par ignorance car la photo de quelqu’un est collée sur une enseigne routière…
En politique c’est encore pire! Par exemple, des Libanais sont partisans du général Aoun car ils sont contre M. Geagea, les mêmes sont avec M. Geagea car ils sont contre le Hezbollah, les mêmes encouragent le Hezbollah car il contrebalance les armes palestiniennes, les mêmes sont avec les Palestiniens car ils sont contre le président syrien Assad, les mêmes sont avec le président syrien Assad car ils est contre les terroristes, les mêmes sont avec les terroristes car ils sont contre le Hezbollah, les mêmes sont avec le Hezbollah car il est contre le leader druze Walid Joumblat, les mêmes sont avec le leader druze Walid Joumblat car il est contre M. Saad Hariri, les mêmes sont avec M. Saad Hariri car il est contre l’Iran…
En social ça se voit encore mieux car des Libanais sont pour l’austérité, mais pas la leur, ils sont contre l’infidélité mais ne sont pas fidèles, ils ne tolèrent pas les fautes des autres mais en font plein…
Mais il y a des Libanais réconciliés avec eux-mêmes, et qui luttent intellectuellement et d’une façon civilisée pour leurs idées. Ils sont prêts à aller jusqu’au bout.
En fait, ceci est le grand défi qu’envisagera le Liban culturellement et socialement, ce qui se répercutera sur la politique et les lois aussi.
Ce qu’on appelle la modernisation (et qui est liée directement à la mondialisation) n’avancera jamais qu’en gagnant du terrain contre la tradition et la culture Libanaise. Car cette modernisation n’est qu’un simple clonage de l’occident au Liban et ce n’est pas une évolution de la culture Libanaise.
La modernisation dans une culture c’est l’évolution même de cette culture, évolution qui s’effectue sans perdre les liens étroits avec son histoire et ses valeurs.
Même si des voix s’élèvent et intimident grandement pour écraser la culture Libanaise et les valeurs du Liban, les défenseurs de cette culture ne doivent jamais s’arrêter, ils doivent continuer la bataille à jamais, sinon la lutte culturelle sera perdue.
Les voix des porte-paroles des idées importées retentiront toujours au nom des grandes valeurs comme la LIBERTE pour dire que les Libanais défenseurs de leur culture ne sont pas libres, ou au nom de l’égalité des hommes et des femmes pour dire que ces défenseurs de leur culture ne sont pas avec cette égalité, ou au nom des droits des femmes et des enfants ou de la parole et de l’expression; et tout cela en se parant de grands titres pompeux simplement pour arracher à l’opinion publique par intimidation une acceptation d’une pratique bizarre ou étrangère à la culture Libanaise et ses valeurs.
C’est une vraie guerre, ou plutôt c’est La guerre. Si elle est perdue, la culture Libanaise est perdue, et ce qu’on appelle aujourd’hui liberté se transformera en esclavage.
L’être humain est né libre et mourra libre. C’est une des plus grandes valeurs Libanaises. Une autre grande valeur qui règlemente la précédente est le respect de l’autre, car en respectant l’autre nous gardons notre liberté contrôlée par nous-mêmes. Nous savons que la liberté personnelle ne restera pas telle quelle lorsqu’on la rend publique car à ce moment-là elle n’est plus une liberté personnelle mais une manifestation publique qui sûrement ne peut jamais être imposée à l’opinion des autres. En devenant publique, si elle est importée et ne vient pas des racines de la culture et des valeurs Libanaises elle sera sûrement rejetée (même si on s’y acharne à l’imposer), ce qui est normal au sein de la culture Libanaise édifiée sur la liberté.
ref:YALLA n 18